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L'AVIATION D'ARTILLERIE

La renaissance
















La bataille de France est terminée, l'armistice met fin à tout.







Après presque deux ans et demi, l'espoir va renaître : les Anglais et les Américains débarquent à Alger,
Oran et Dakar le 8 novembre 1942.




Quelques jours d'hésitation, puis l'armée française présente sur ces territoires rallie et le Général de Gaulle et les Alliés. 
Elle va être entièrement rééquipée sur le modèle américain et, en particulier, ses régiments d'artillerie.
Dans son « Historique de l'aviation d'artillerie » (voir plus loin les «Notes d'information du CPOA n°2») 
le Capitaine BERTHELOT explique :




« ... En
1942, les Américains, reprenant
le principe de l'Aviation d'Artillerie autonome, dotent tous les échelons
de commandement de leur Artillerie, à partir du Groupe, d'une section de deux avions légers
leur appartenant en propre, personnel et matériel, sans ingérence, ni technique ni administrative,

de la part de l'Armée de l'Air.

Notre Armée d'Afrique bénéficie normalement de cette organisation, et son Artillerie dispose en toute liberté
pendant la campagne de ses moyens aériens d'observation, l'Armée de l'Air se bornant
à lui prêter provisoirement des pilotes et des mécaniciens, détachés dans ses unités.
En vue de libérer ce personnel, une Ecole, stationnée d'abord à LOURMEL près d'ORAN,
puis à CANNES-MANDELIEU, instruit des Officiers et des Sous-Officiers de l'Armée de Terre,
appelés à prendre progressivement tous les emplois, selon la formule américaine.
Cette école est dissoute après l'Armistice.

Servie presque partout par des conditions exceptionnellement favorables, l'Aviation légère d'Artillerie,
exerçant une surveillance constante du champ de bataille en évoluant souvent à plusieurs kilomètres
à l'intérieur des lignes ennemies, à des altitudes de 1500 à 2000 mètres, a rendu d'immenses services
à très peu de frais, et ses résultats concrets suffisent à justifier l'action énergique et courageuse
menée avant 1939 pour en obtenir la création. »








Si l'on veut savoir ce qu'ils ont fait et quelle fut leur histoire, il va falloir solliciter bien vite ceux,
de plus en plus rares, qui ont vécu cette époque et été les acteurs et les précurseurs ;
relire les récits que les premiers numéros d' INCH ALAT ont rapportés pour la période de la reconquête 
de l'Afrique du Nord, de l'Italie, des débarquements de Normandie et de Provence,
la campagne de France et d'Allemagne.










Qui se souvient encore d'eux ? Ils ne font pas de bruit, comme certains. On ne se souvient même pas
de l'ALOA d' Indochine et de ceux qui l'ont constituée. Il y a peu, un de nos généraux ayant commandé l'ALAT
 déclarait avoir découvert, lors de son commandement, et après moults recherches, qu'il y avait eu quatre GAOA
en Indochine et non pas trois. Ce général ayant été, en Algérie, sous les ordres de l'officier qui commandait
l' ALOA d'Extrême-Orient , il lui eut été facile de trouver son renseignement à la source  ...



Qui se souvient de la première Ecole de l'Aviation d'Artillerie, de Lourmel et de Mandelieu ?
Il y a beau temps qu'on ne sait plus ce qu'est un " pèlerin ", un " crasseux" et un "agent voyeur",
si tant est qu'on l'ait jamais su ...


Grâce à l'amitié du Colonel DESCAMPS, Président d'honneur du Musée de l'ALAT,
il est possible de reproduire ici ce document  exceptionnel qu'est le

PIPER JOURNAL

journal de notre toute premiére école, imprimé grâce à l'aide, comme on pourra le lire,
tout d'abord de l' "Oran Républicain" et ensuite de "L'Avenir de Cannes". Ce tirage est fait sur
le papier jaune de la guerre, papier tellement fin qu'il faut le manier avec les plus grandes précautions.



On va trouver, dans ces onze numéros (il manque malheureusement le numéro 3, si quelqu'un le possède
le Colonel DESCAMPS sera heureux de se mettre en relation avec lui), beaucoup de noms maintenant
complètement oubliés, comme celui de l'Aspirant De Tinguy à qui le n°5 retrouvé était destiné,
mais aussi certains qui nous parlent comme POUDOU, CAPIEU, HOUDAYER, PETITJEAN,
et j'en oublie sûrement d'autres.





On pourra voir que l'Aviation d'Artillerie était déja celle de l'Armée de Terre, toutes les armes y étaient
représentées. En effet le PIPER JOURNAL n° 2 nous apprend ce qu'était un "Pèlerin", un élève pilote :
" Le "Pèlerin" est un 2ème classe comme il peut être capitaine en passant par tous les grades, même celui
d'aspirant ce fameux hybride qui aspire à tout et n'arrive à rien. Il est fantassin, cavalier, tringlot, artilleur
et même parfois, chose curieuse, aviateur."
Les observateurs, les agents voyeurs selon le jargon des PIPER, étaient  eux des artilleurs, car leur
mission principale était de régler les tirs, même s'ils ramenaient quantité de renseignements qui ne
 servaient pas qu'à leur groupe d'artillerie.

Il n'y avait pas encore d'école d'observateurs, il fallait donc des gens déja formés aux réglages, même
s'il est loin d'être évident de passer du sol à l'avion sans formation spécifique. Il faudra attendre fin 1945
pour la naissance du CPOA et son premier stage, et 1953 pour voir les premiers stagiaires  officiels
en provenance d'autres armes que l'artillerie. Cependant, n'oublions pas que le Lieutenant CAPIEU, que
 nous venons d'évoquer, arrivé au CPOA début 1949, était un fantassin, formé comme pilote de L4 à Lourmel.
Je suppose que si, dès cette époque, le Colonel LEJAY l'avait fait venir, c'était avec quelques idées qui
 n'avaient rien à voir avec l'artillerie pure. Et je crois que ce ne fut pas la seule exception. Rappelons que
le Capitaine COFFRAND et le Capitaine CAPIEU furent des éléments essentiels du premier " état-major "
de l'ALOA puis de l'ALAT  en 1953.

Enfin, on pourra constater que les observateurs, ces  " agents voyeurs ", ne touchaient pas la solde à l'air.
Ce fut aussi le cas pour les observateurs des GAOA d'Indochine jusqu'en 1948, date à laquelle  elle leur fut
attribuée. A la manière de l'armée de l'air, le seul métier "noble" était celui de pilote...



















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