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Le temps des Ballons


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On retrouve ici, avec plaisir, Jean Marie Joseph COUTELLE, mais dont on apprend qu'il n'était nullement un militaire mais un physicien et un mécanicien réputé. Son grade de capitaine, puis de chef de bataillon, n'est qu'un grade de circonstance. Ce n'est nullement un guerrier, mais il est évident qu'il va se passionner pour l'observation aérienne.

COUTELLE et Nicolas-Jacques CONTÉ, précédemment son second dans le domaine de l'aérostation, vont faire partie de l'expédition d'Egypte, non comme aérostiers mais officiellement dans la liste des membres de la Commission des Sciences et des Arts en tant que « mécaniciens ». COUTELLE sera mêlé de très près aux études scientifiques sur les monuments égyptiens puisque « en 1801, l'ingénieur COUTELLE et l'architecte LEPÈRE pousseront l'expérience jusqu'à démolir une petite pyramide proche de celle de Mykerinos sur le plateau de Gizeh ».

CONTÉ va mettre en place et initier l'industrie égyptienne. Il sera, par ailleurs, l'inventeur du crayon moderne, et la marque CONTÉ, parvenue jusqu'à nos jours, était la sienne. Né en 1755, il disparaît en 1805 à l'âge de 40 ans.

COUTELLE, né en 1748, mourra en 1835, à l'âge respectable de 87 ans. Il est curieux de constater que le Moniteur Universel, ancêtre de notre Journal Officiel, mettra encore 16 ans pour rapporter « l'épisode guerrier » de la compagnie d'aérostation au siège de Maubeuge. Il semblerait qu'il faille prendre avec précaution ce « fait d'armes » rapporté 62 ans après qu'il se soit passé et qui tiendrait de la légende.

Si non e vero...

En tout cas, beaucoup plus beau que de baser la fondation de l'ALAT sur la « simple » observation aérienne du haut des ballons captifs, et celle, beaucoup plus moderne, des « voltigeurs » du Lieutenant-Colonel ESTIENNE et qui serviront aussi à déjouer la manoeuvre de la Marne en 1914. Mais il est vrai qu' ESTIENNE n'était qu'un simple artilleur.


Il est également très intéressant de lire que, pendant la guerre de 14-18, le recrutement des officiers aérostiers va se faire dans toutes les armes même si les artilleurs étaient nombreux, de par leur formation. Ceci ne manquera pas, je pense, de rappeler certains souvenirs à nos très anciens qui étaient présents dans les années à partir  de 1953.














Un aérostier




Après avoir effectué trois années comme officier de réserve, mon père, le Lieutenant Marcel BERTHELOT, de formation ingénieur des Arts et Métiers, sortait de l'Ecole d'Officiers d'Active d'Artillerie de Poitiers, en octobre 1934, et était affecté au 93e Régiment d'Artillerie de Montagne à Grenoble.


En 1936, il passait à l'« Ecole Militaire et d'Application de l'Armée de l'Air » de Versailles le brevet d'observateur en ballon. Il complètera sa formation par un stage de perfectionnement à Mailly en mai 1938. Ce stage se déroulera principalement sur avion, Potez 540 et Breguet 27, mais le hasard fera qu'il effectuera aussi le premier réglage de tir à partir d'un autogire, par liaison bilatérale ER.40, le premier poste radio air-terre digne de ce nom malgré sa faible portée (8 à 15 km).


Lors de ce stage, il fera, entre autres, la connaissance d'un certain Lieutenant NAVELET, futur Général Commandant l'ALAT qui décèdera, en 1967, en service aérien commandé. La moitié au moins des officiers aérostiers de ce stage disparaîtra entre septembre 39 et juin 40 : ils seront abattus avec leur ballon par la chasse allemande. Très vite, les observations ne se feront plus que de nuit, tout au moins pour les quelques ballons restants, la majorité ayant été « descendus » dès septembre 39. Les allemands, eux, n'utilisaient plus depuis longtemps ce genre d'engin, ils avaient des Fieseler Storch et des Henschel 126 ...


En septembre 39, mon père sera affecté d'office à la 277° Cie d'Aérostation basée à Romans dans la Drôme. En janvier 40, cette Cie sera transférée à Valensoles, à côté de Forcalquier avec la 279°. Mon père, muté à cette dernière fera principalement de l'instruction aux aérostiers de réserve, sans pouvoir, malgré ses demandes, rejoindre une unité combattante. L'armistice le trouvera là. Ces deux compagnies avaient chacune un « moto-ballon », nacelle à moteur accrochée après une « saucisse », et beaucoup de problèmes : moteurs qui ne donnaient pas de puissance et enveloppes des ballons, captifs ou pas, poreuses qui perdaient leur hélium.




 Insigne de la 279°Cie d'Aérostation
















  Camp de la Courtine : stage d'aérostier, été 1936
















                                                       Insigne du Brevet





































POTEZ 540
























  BREGUET 27














 Mars 1940 moto-ballon 279° Cie d'Aérostation Valensoles










                                           


  Et voilà ce qu'il y avait en face pour la même fonction






Fieseler 156 Storch






 Henschel 126







La plupart des photos et les dessins ont été empruntés à la revue AVIONS








                     

                                                                                                                                                           RETOUR SOMMAIRE